Chef ! Allez vous faire voir Chef !

Nur Johnson & Rick Grimes

Depuis le dernier drame arrivé au camp, ayant provoqué de tragiques pertes, une simple excursion pour du ravitaillement pouvait devenir une véritable source d'inquiétude pour certain. D'ailleurs, quand le dernier groupe revint au camp, c'est avec un certain soulagement que tout le monde les retrouvèrent à bras ouverts. En ce qui me concerne, je reste légèrement à l'écart et très observateur. Prendre un peu de recule, pouvait parfois me permettre de mieux m'assurer que tout va bien. Que tout le monde va bien. Ce qui semble être le cas en cet instant. Quoi que, peut-être pas pour tout le monde... Sans trop savoir pourquoi, mon regard se déporte sur Nur, qui quitte assez prématurément le groupe. Certainement dans l'objectif de s'isoler, encore une fois. Ce qui n'a pas manqué de m’interpeller à plusieurs reprises. En temps normal, je laisse couler et la laisse faire, mais là, il est peut-être temps de mettre certaines choses au clair. Ou bien... de lui demander ce qui ne va pas. Je décide de la suivre, plus par bienveillance et inquiétude qu'autre chose. Cette fille est certainement celle que j'ai le plus de mal à cerner, parmi tous les autres. J'ignore pourquoi, mais elle ne semble tout bonnement pas m'apprécier. Ce qui ne va pas m'empêcher de dormir ni me freiner pour autant. J'ai déjà eu à faire à bien plus effrayante et coriace qu'elle...

Dans toutes sociétés et civilisations, tout le monde n'est pas fait pour s'accorder avec tout le monde. Mais dans le cas présent, je me dois de faire en sorte que personne ne soit mis de côté. Bien que Nur fut intégré au groupe et bien qu'elle ne puisse pas m'encadrer, je me devais de garder un œil sur elle et pourquoi pas essayer d'arranger les choses. C'est dans ma nature. Comprendre le pourquoi du comment, résoudre les problèmes, veiller sur mes congénères, à ce que tout le monde cohabite et se tolère un minimum... Afin d'assurer une survie des plus sûr. Aussi désagréable soit-elle, elle semble tout de même tenir à ce campement et à certains de ses occupants. Bref, je la laisse méditer un peu dans son coin, profitant également du silence et de la vue de mon côté. Avant de finalement m'approcher, doucement. Il est certain, que ma venue n'allait pas l'enchanter et d'ailleurs sa réaction ne se fit pas attendre.

- « Le soleil va bientôt se coucher... Tu ne devrais pas rester toute seule dans ce genre d'endroit. »

Comme souvent, c'était plus de la bienveillance qu'autre chose. Le moindre faux pas, ou faute d'inattention, pouvait coûter la vie. Un rôdeur n'est pas forcément bruyant et certains sont en très bonne état de marche, donc assez rapide. Je ne viens pas m'installer à côté d'elle, histoire de lui montrer que je ne souhaite pas lui imposer ma présence ni quoi que ce soit. Juste tenter une approche, des plus inoffensive. Comme je le ferai, pour m'approcher d'une biche.

- « L'expédition a été rude... Vous vous en êtes bien tirés. Grace à vous, on a même de quoi faire quelques stocks. »

Je détourne lentement mon regard d'elle, pour admirer le lac. J'ignore si ma tentative d'approche va fonctionner, mais heureusement pour elle, je suis particulièrement patient et compréhensif.

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Nur Johnson & Rick Grimes

Malgré mon approche innocente et remplie d'enthousiasme, elle n'a même pas encore besoin d'ouvrir la bouche ni de m'envoyer sur les roses, que je ressens et perçois son hostilité à mon égard. Ce qui n'allais pas me faire reculer pour autant. J'ai déjà eu à faire à bien pire qu'elle et j'étais réputé dans mon domaine pour être particulièrement têtu, quand je le veux. Malheureusement elle allait devoir en faire les frais... Bien que nous ne sommes pas dans l'obligation de nous apprécier, nous vivons dans le même groupe et un minimum de coordination ou de "bonne entente" était indispensable. Tout du moins, si on tient à ce qu'il n'y ait aucun rouage dysfonctionnant au sein de cette machine infernale qu'est notre communauté. Tout le monde y mettait de la bonne volonté, je ne voyais pas pourquoi elle ne ferait pas le moindre effort à ce niveau là. Son comportement commençant sérieusement à m'agacer, il fallait bien à un moment donné crever l’abcès et mettre les choses au clair. Que ça plaise, ou non. D'autant plus que, personnellement, il ne me semble pas avoir fait quoi que ce soit, pour avoir mérité ses foudres. Mais mérité ou pas, il fallait bien éclaircir tout ça et je savais que si je ne faisais rien, elle ne ferait pas le moindre effort. D'ailleurs, elle le fait une nouvelle fois très bien comprendre, quand elle daigne enfin s'adresser à moi.

- « A établir un contact. Ce que font, la plupart des gens qui vivent en communauté... »

Une pointe de sarcasme résonne dans mon timbre de voix, comme déjà exaspéré par son comportement, gratuitement hostile. Je soupire, puis m'avance et viens cette fois lui faire directement face. Bien décidé à ne plus tourner autour du pot avec elle. Car visiblement, la douceur ne lui convenait pas des masses...

- « Je sais que tu ne m'apprécie pas, ça... Tu sais clairement le faire comprendre. J'ignore pourquoi, mais à vrai dire... Je n'en ai pas grand chose à faire. Car il y a des choses bien plus importantes qui me préoccupent. Comme, par exemple, la sécurité et le bien être de tout le monde au sein du camp... »

Et j'insistais bien sur le "tout le monde", la fixant droit dans les yeux, car bien sûr je l'incluais dedans. Malgré ce qui nous différencie, si elle est en danger ou qu'il lui arrive quoi que ce soit, je ne manquerai pas à mon devoir de la protéger. Mais elle, en ferait-elle autant pour moi ou pour qui que ce soit d'autre ? Je secoue légèrement la tête, avant de passer une main las sur mon visage.

- « Il est normal d'avoir des atomes crochus avec certains et pas avec d'autres, mais il va falloir faire avec. Apprendre à nous accepter, l'un comme l'autre. Que ça te plaise ou non. Toi seule, a choisi de rester ici. Et ici, tout le monde se serre les coudes. Je ne t'ai jamais forcé la main pour quoi que ce soit. Tu ne penses pas qu'il y a déjà suffisamment de tensions provenant des dangers extérieurs, sans qu'on en rajoute à l'intérieur ? Si on veut que tout fonctionne pour le mieux, il faudra bien trouver une solution... »

J'ignorai, si le moindre de mes mots réussira à atteindre ses oreilles et sa raison, mais au moins, on ne pourra pas me rapprocher de ne pas avoir essayé...

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Nur Johnson & Rick Grimes

Allumer un feu, que dis-je, un volcan, du nom de Nur Johnson : ce n'est vraiment pas compliqué. Comme souvent, mon long discours moralisateur l'a titille suffisamment pour enfin, possiblement, obtenir quelques réponses de sa part. Ce qui était l'objectif principal de cette discussion. Car c'est bien beau d'avoir une grande gueule, mais si on est pas capable de l'utiliser pour dire les choses en face, elle ne sert carrément à rien. Au moins, j'aurai eu la franchise de venir essayer de mettre les choses au clair et directement avec elle. Bien qu'elle ne semble pas vraiment comprendre, que je ne désire pas la forcer à m'apprécier ni même à m'apporter de l'intérêt. Simplement, que moi je ne suis qu'une présence bienveillante. Mais aussi, m'assurer que son caractère de cochon ne viendra pas causer le moindre problème, au moment opportun. Elle n'était pas la seule à être passé par là. Tout le monde dans ce campement, a son caractère. Shane et Daryl, y était passé aussi. Et si un jour quelqu'un se porte volontaire pour prendre son courage à demain et venir en faire de même pour moi, j'en serai très honoré. C'est généralement de cette façon, qu'on mûrit et surtout qu'on évolue. Je n'espérai donc qu'avoir cet effet sur elle. Je ne suis pas un dictateur et surtout... Je n'ai jamais demandé à avoir la place du chef dans ce campement. Alors pourquoi me le reprocher ? Nur était suffisamment grande pour décider qui, selon elle, est son chef. Moi, je ne fais qu'aider et éclairer tous ceux du campement qui ont décidé, de leur propre chef, à s'agripper à moi. Je n'allais donc pas soudainement démissionner de ce "rang" improvisé, pour ses beaux yeux. Que les choses soient claires, elle allait devoir s'y faire, selon la majorité absolue.

C'est donc sans la moindre once de sympathie, que la brunette prend enfin la parole. Se redressant sur ses gambettes pour venir me tenir tête, sans la moindre crainte. Ce qui ne me dérange absolument pas, ni ne me déstabilise. Encore une fois, j'avais l'habitude de part mon ancien métier, de me retrouver face à des durs à cuire. Mon regard ne lâche pas le sien. Je reste impassible et très calme, malgré sa froideur et son agressivité transpirante. Je vais même jusqu'à plisser légèrement les yeux, en fonction de certains de ses termes, histoire d'intensifier ce combat visuel. La laissant s'exprimer jusqu'au bout, sans l'interrompre. Elle en avait fait de même avec moi, je respectais donc ça. Bien que ces mots à elle, contrairement aux miens, ne sont pas aussi agréables. Bien que sur la fin, un sourire légèrement amusé étire mes lèvres. Malheureusement pour elle, sa solution n'est justement pas, la solution. Redressant un peu plus le menton, une fois qu'elle a terminé, je m'empresse de reprendre également la parole. La voix, toujours calme et posée. Comme aucune tempête ne venait de se déferler juste devant moi.

- « Ce que tu penses de moi, je m'en contre fiche. Je veux simplement que les choses soient claires entre nous. Ton... "stratagème" est certainement efficace dans une cour de récréation ou à l'école maternelle, mais pas ici. »

Positionnant mes mains au niveau de mes hanches, je la fixe comme je viserai un rôdeur avec mon revolver. Bien que malgré tout, aucune haine ne brille dans mon regard. Je ne ressentais même pas la moindre hostilité envers elle. Ayant plus l'impression de faire face à une gamine en pleine crise d'adolescence. Elle avait peut-être ses raisons, mais il est clair qu'elle n'allait jamais me les faire connaître. Que bien lui fasse. Mon timbre de voix se fit alors plus ferme et autoritaire, néanmoins toujours sans la moindre hostilité.

- « Tu peux jouer aux dures devant moi, ça ne m'impressionne pas. Tu sais sauver tes miches toute seule ? Tant mieux, tu vas en avoir besoin. Mais sache une chose : maintenant que tu as décidé de rester ici, que tu le veuilles ou non, vas falloir adopter une meilleure ligne de conduite et respecter certaines règles. »

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Comme je m'y attendais, mon calme ne semble pas apaiser sa tension et comme toujours, j'arrive à appuyer là où ça fait mal. J'avais beau ne rien connaître d'elle, j'avais déjà vite fait le tour de certains points. Ce n'était pas très compliqué, face à des personnes aussi expressives et sanguines. Et ce n'était d'ailleurs pas toujours une mauvaise chose. Au contraire... Au moins on sait dans quel sens on va avec eux. Mais pour l'instant, je dois continuer de jouer le mauvais rôle avec elle et crever ce maudit bouton qui représente notre semblant de relation. Penchant légèrement la tête sur le côté, j'étudie attentivement son comportement, frôlant l'hystérie. Pour si peu... ? Eh bien... Voilà qu'elle commençait à battre Shane sur ce point. Cela m'exaspérait au plus haut point, provenant d'une personne que je ne connais pas et qui débarque de nul part et qui est incapable de s'adapter aux autres. Bien qu'elle ne créait aucun problème quand elle est dans son coin, elle ne semblait pas se rendre compte que son tempérament pouvait déplaire et en effrayer plus d'un autour d'elle. Bref, je la laisse évacuer comme bon lui semble, bien que ses dires ne changes rien à la situation et à ce que je veux lui faire imprimer dans le crane. Et puis, je sais que les menottes que je porte peuvent toujours m'être utile, au cas où elle n'aurait pas l'intention de se calmer ou de baisser d'un ton.

- « Vas-y. Continues donc de hurler, t'as raison... Une attaque de horde n'a pas suffit, autant en provoquer une seconde ! »

Mon regard toujours figé sur elle, se fait un peu plus sombre. Machinalement, je jette un rapide coup d’œil atour de nous, avant de me concentrer à nouveau sur elle. Ne paraissant pas plus énervé pour autant. Bien que son comportement soit insupportable, ses mots et ses termes étaient tellement dans l'exagération, que ça me blasais plus que ça me mettais en colère. Puis j'inspire profondément et essaye de reprendre les choses, point par point.

- « Tu veux savoir au nom de quoi ? Au nom du fait que c'est moi qui décide, dans ce groupe. Je suppose que c'est ça, qui te pose problème, mais c'est comme ça. Alors oui, si tu refuses de respecter les règles de ce groupe, rien ne t'empêche d'aller voir ailleurs. »

Ce groupe, est comme une famille. On marche ensemble, ou séparément. Après avoir supporté un élément perturbateur et effrayant tel que Merle, certains membres du groupe n'avaient pas besoin d'une remplaçante.

- « Tout le monde n'est pas capable de se plaindre, ni d'en parler. Mais j'ai eu vent de certaines plaintes à ton sujet... Visiblement, tu ne sembles même pas te rendre compte de ton propre comportement. »

Il est évident que je n'allais pas lui dire de qui je parle. Mais au moins, elle en serait informé et était mise en garde. De sorte à ce qu'elle n'ait aucune raison de s'étonner si les choses tournent mal, à cause de son manque de volonté.

- « Je ne veux pas t'obliger à m'apprécier, mais toi non plus tu ne me connais pas. Ce groupe, est comme une famille. Dont les éléments qui la composent doivent tous être soudés. Aucun élément perturbateur, ne sera toléré. En cas de pépins... Il faut qu'on soit tous sur la même longueur d'onde, sans exception. »

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Nur Johnson & Rick Grimes

Il semblerait que le problème soit bien parti pour finalement durer plus longtemps que prévu. Néanmoins, on ne pourra vraiment pas me reprocher d'avoir essayer d'arranger les choses, ni de lui parler. Certes, j'y suis allé un peu à la rentre dedans, accompagné de mon instinct d'ancien shérif. Mais la situation fait que nous n'avons plus vraiment de temps à perdre sur ce que je nomme comme étant un problème "secondaire". Il y avait bien plus grave que ce genre de prise de tête. Malgré son comportement, je sais que mes mots sont rentrés dans son crâne. Elle a beau se faire passer pour plus bête qu'elle ne l'est, je sais qu'elle ne l'est pas. Elle agit seulement plus vite qu'elle ne réfléchit. Je suis navré pour elle, que personne d'autre, hormis moi visiblement, ne soit venu se confier à elle sur son comportement. Mais c'est souvent ainsi... Son caractère peut faire peur et c'est aussi compréhensible. Bref, elle comme moi, nous sommes dis ce que nous avions à nous dire.

Redressant légèrement le menton, je reste figé devant elle. Le regard et la mine autoritaire. Tandis qu'elle tenta de se débattre en me balançant la responsabilité et l'avenir de son sort entre mes mains. Solution facile, pour elle. Un sourire ironique étire mes lèvres et j'acquiesce. Soit, si c'est ce qu'elle veut vraiment. J'allais donc devoir en parler aux autres et son sort dépendra du choix de tout à chacun. Dommage qu'elle ne comprenne pas que ce que je lui demande, n'est pas de changer. Simplement de mûrir. Mais on dira que de part sa jeunesse, je veux bien lui pardonner son incompréhension. Lorsqu'elle me demande si elle peut partir, je la fixe un instant, avant de m'écarter doucement de son chemin et de même lui ouvrir la marche d'un simple signe du bras.

- « Tu peux y aller... Le message t'a clairement été transmis. »

A elle de comprendre que ce n'est pas aux autres de prendre uniquement sa vie en main, mais à elle aussi. A aussi, de comprendre que nos actes et notre comportement peut avoir une influence majeur sur notre destin ou notre avenir. A elle, de comprendre que je ne veux que son bien. Un léger soupire s'échappe d'entre mes lèvres, la regardant s'éloigner. Avant de partir de mon côté aussi, je me retourne juste un peu. Suffisamment, pour lui lancer un dernier mot.

- « Tu finiras par comprendre, je le sais. Que ce soit ici ou ailleurs. »

A ses mots, je lui lance un dernier regard, puis pars en direction du bosquet chercher du bois pour le feu de cette nuit.